samedi 13 août 2011

Ascendance de Gilberte Coste


Les ascendants de Gilberte Coste présentés dans cet article sont les suivants :

Gilberte Coste (v.1691-1756)
Jean Coste (1663-1727), laboureur
Antoine Coste (?-?)

L'orthographe du patronyme oscille fréquemment entre Coste et Cotte

Gilberte Coste est née vers 1691, peut-être à Saint-Prix. Elle est la fille de Jean Coste et de Benoîte Frobert. A l’âge d’environ 25 ans, elle épouse Charles Combrisson, un laboureur originaire de Magnet. Ils s’installent à Seuillet où naissent leurs dix enfants. Après le décès de son mari, Gilberte semble avoir quitté Seuillet pour se rendre chez ses fils à Billy (1).
Elle est décédée au Petit Poenat le 27 novembre 1756, à l’âge d’environ 65 ans.
(1) Deux de ses fils résident alors au domaine du Petit Poenat où elle s’installe : Georges et François. Elle voit disparaître Georges et sa belle fille Françoise Segaud en 1755, un an avant son propre décès. 

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Jean-François Coste (1) est né le 10 septembre 1663 à Isserpent. Il est le fils d'Antoine Coste et de Gilberte Bataille. A l'âge de 21 ans, il s'est probablement marié à Saint-Prix avec Marie Dionnet, lors d'un double mariage au cours duquel sa soeur Gilberte a épousé Jean Dionnet, le frère de Marie. Jean-François et Marie n'ont qu'un fils fils, Pierre, en 1687. Après le décès de Marie, Jean-François épouse probablement en seconde noce Benoîte Frobert (2), avec laquelle il s'installe à nouveau à Saint-Prix. Ils ont eu au moins six enfants. A une date qui n'a pu être déterminée, ils quittent Saint-Prix pour Seuillet où ils s'installent comme laboureurs et où beaucoup de leurs enfant font souche.
Il est décédé à Seuillet le 29 octobre 1727, à l'âge de 64 ans.


(1) Le prénom "Jean-François" est indiqué sur l'acte de naissance. Sur tous les autres actes, le prénom utilisé est simplement "Jean".
(2) Pour le second mariage, il n'est pas précisé qu'il est veuf de Marie Dionnet. Même si c'est peu probable, ces deux mariages pourraient être ceux de deux frères et non de la même personne.



Arbre : les enfants de Jean-François Coste (1663-1727)

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Antoine Coste a vécu à Isserpent avec son épouse Gilberte Bataille pendant au moins trente ans, à partir de 1655. Ils y ont eu au moins huit enfants. La seule indication de lieu est celle portée sur les actes de naissances des deux derniers enfants qui sont nés à "La Grande Métairie d'Isserpent".


Arbre : les enfants d'Antoine Coste et de Gilberte Bataille

En plus de Jean-François (ci-dessus), on peut ébaucher la descendance de quelques uns des enfants :

- Simon est resté à Isserpent, où il semble avoir eu douze enfants :



- Pierre est lui aussi resté à Isserpent :




- Les chose sont plus incertaines pour François. C'est peut-être lui qui a épousé Gilberte Guionnet (Guyonnet). Ce couple a eu au moins deux filles à Isserpent (° 1779, ° 1686), mais la filiation n'est pas certaine. Quoi qu'il en soit, François est très souvent témoin pour le mariage de ses frères ou la naissance de leurs enfants.

- Peu d'indication sur les autres enfants en dehors de Gilberte qui a épousé Jean Dionnet à Saint-Prix

vendredi 12 août 2011

La conjoncture à Saint-Prix à la fin du XVIIe siècle


B. Bilhaud, curé de Saint-Prix, interrompt le registre d'état civil pour livrer un témoignage sur les difficultés qui touchent ses paroissiens. Le texte couvre la période 1691-1696, mais il semble avoir été rédigé en une seule fois. Il manque vraisemblablement des pages dans le récit qui évoque aussi bien les conséquences géopolitiques de la Glorieuse Révolution anglaise que les rigueurs climatiques qui entraînent à Saint-Prix, comme dans tous le royaume la dernière grande famine de l'Ancien Régime, celle des terribles hivers 1693 et 1694. (le registre est celui de la paroisse, mis en ligne sur le site des AD03 sous la cote 2 MI EC261 1, p.333-335)

Année 1691

Les registres finissent icy depuis le 2 janvier à cause d’une nouvelle ordonnance (…) sur d’autre papier le roy est contraint de mettre de nouvelles impositions tant sur les registres que sur les fondations et les amortissements ce qui a couté beaucoup à tous les curés, et ce pour se défendre de tous les princes d’Allemagne, d’Espagne, d’Angleterre, d’Hollande et de Savoie, tous ligué contre luy tant sur mer que sur terre. Outre tous les Huguenots qu’il a chassé de France qui sont joins avec les Vaudois protégés par le duc de Savoie et le prince d’Orange qui a chassé son bon beau père roy d ‘Angleterre et a usurpé son royaume lequel s’est réfugié en France et le roy l’a reçu avec plaisir. Après avoir demeuré deux ans à Saint-Germain le roy lui a donné une armée avec laquelle il prétend rentrer en Angleterre ; tout cela espuise le royaume et le roy a ordonné de fondre tous les meubles d’or et d’argent excepté les calices et à commencer par sa maison.

Outre ces guerres, il est survenu une gale qui a emporté la moitié des bleds, à tout le vin (…) et les fruits tellement que tout est hors de prix et l’argent estant rare cela fait la plus grande pauvreté que jamais l’on n’y vit. Aussi l’on arme la troupe pour empecher le transport des bleds que l’on pille quand les marchands les conduise et on voit la plus grande sédition qui ait jamais été pour les bleds parce que quoi qu’il en faut beaucoup, le roi la presquee tout enlevé pour le faire conduire en Savoy ou ailleurs ou il y a ses armées sans son armée navale et l’on compte cinq cent mille hommes tant sur mer que sur terre.

Année 1692

Cette année mil six cent quatre vingt douze a esté assez abondante en bled, mais il y a eu tant de pluye qu’on ne pouvoit serrer les grains et ont tellement retardé la moisson que l’on a esté contraint de faire sécher les gerbes au four pour en tirer les grains à cause qu’il ne se trouvoit point de bled dans tous les greniers, et tout le monde en manquoit, riches et pauvres et si pourtant il ne valoit que que dix livres la quarte ; de mesme il ne se trouve point de vin et tout est obligé de boire de l’eau à cause du retard dans les vendanges par les pluies continuelles et une grêle qui les empêche de mûrir tellement qu’on est obligé de les couper à demi mur ; et à la toussaint on ne voyoit presque point de bled né ce qui estonnoit les laboureurs qui se ? encore de leur moissons passées (?) ... [il semble qu'il manque une page car le récit reprend ensuite en 1694]

Année 1694 

L’année d’après qui est 1694 il y a eu une grande famine jusqu’à la Saint-Jean que jamais on n’en avoit oui parler de semblable, il ne s’estoit presque point ceuilli de bled touste la montagne depuis Lion en manquoit tellement qu’ils descendoit la troupe et à main armée pour en (venir chercher ?) à Lapalisse ou il a valu jusqu’à dix escus la quarte, encore on ne pouvoit pas le passer à cause que le peuple s’assembloit et alloit attendre sur les champs les contans et les (...?) de bleds, ce qui causa de grands troubles et que tous mourant de faim voulant pas conduire les bleds, et si les provost (prévost?) n’avaient empeche le peuple, on se seroit égorgé les uns et les autres, car on voloit partout.

On attacha le curé de Barais au pied de son lit pendant qu’on le pilloit et y demeurra attaché, et en plusieurs autres endroits on a fait des assassins mais on en prit plusieurs prisoniers et les autres furent pendus le provost marchoient incessament et (...)

Les mardi à Lapalisse tout estoit hors de prix le vin valoit cent livres le tonneau, l’avoine 40 sols le quarteron et le seigle 7 livres 10, puis 6 livres et dix livres à Roine (Roanne ?) le quarteron et petite mesure (...) quand il pouvoit passer ganioit la moitié, l’huile valoit dix livres le pot, la viande trois sols la livre.


Le roy ordonna que l’on tiroit des aumônes générales et l’on fit un rôle ou chacun estoit taxé à nourrir plusieurs pauvres suivant son bien, et tous les dimanches et les lundi on les distribuoit du pain on establit des sindics et l’on executoit sans formalité ceux qui y manquoit. Nonobstant tous les ordres on a pas put empecher de mourir de faim plus de la moitié des pauvres qui mangeoit de l’herbe et tous quittèrent leur maisons n’y pouvant plus demeurer .
Ensuite il vient une fièvre pestilencielle aux pourprée et peste qui a fait mourrir le quart du peuple dans ce royaume, il y a eu des paroisses où il n’est demeuré que 4 ou 5 personnes, plusieurs (...?) du voisinage y sont mort ; à Moulins (...?) des femmes enceintes il y en est mort 3 ou 4 cent ; à la paroisse d’Arfeuille on compte jusqu’à 8 ou 9 cents morts ; en cette paroisse, presque tous ont ésté attaqués mais il n’ a eu qu'une quarantaine de morts. Toutes les villes et parroisses sont presque désertes, chacun se retire à la campagne, ce qui (..?) faitte en 1693.
 
La famine fut si grande, principalement aux montagnes d’Auvergne, que tout les religieux furent obligés de quitter en plusieurs endroits et on dict que il s’est trouvé des pères et des mères qui voulurent manger leurs enfants, le pain noir y valoit 6 sols la livre et le pain de fougère trois sols la livre, on estoit le pain partout

Jamais on a tant vu de phantosme et apparitions de mors que cette année ; deux femmes mortes de cette paroisse l’une appellée Jeanne Fayet du Moulin Neuf  parla pandant 6 fois différentes et s’apparut à un homme, à luy dict quelques particularités ; une femme du domaine Moliar [actuel Meilhard ?] s’apparut et parla à la (...?), à luy dict aussi des particularités qui n’ont pas laissé aucun doute de cette vérité et en plusieurs autres endrois l’on a vu des phantosmes plus que l’on avoit jamais vu tellement que l’on peut juger de tant d’événements la colère de dieu.
J’ai remarqué dans les malades que j’ai confessé qu’il ne s’en trouvoit presque point qui put se confesser tout avoit perdus la memoire et ne pouvoit souvenir d’aucun péché à la mort

Année 1695
 
Le second jour de janvier mi six cent nonente cinq j’ay publié un ordre du roy pour faire un dénombrement de tout le peuple, sans omission d’aucune personne, mesme les princes (?) curés,  religieux et religieuses pour en faire une taxe par luy appellée capitation, le roy ayant trouvé ce moyen plus sur pour avoir de l’argent ; et l’année précédente il fit publier un autre dénombrement de touste les terres et familles, combien chacun possédoit de quantités ; mr l’intendant a inscript une lettre circulaire à tous les curés par devant lesquels se doit faire le rôle de capitation.

Année 1696

 L’année 1696, on croyoit que l’année seroit beaucoup avancée à cause que à la mi février les arbres estoits sortis, néanmoins elle fut plus retardée que les autres et moisson ne commença que 15 jours après la st Jean ; les chenilles  mangèrent tous les arbres et les ayant excommuniés il n’en paru aucune 3 jours après ; le bled a valu 32 sols la veille de moisson et il ne s’en trouva point dans toutes les paroisses voisines qui le venoit acheter à mon grenier.

La présente année 1696 j’au dict la messe à la cure ditte Baulieu Notre-Dame-de-bon-secours, laquelle j’ay faict accomoder ; le 7 jour des rogations j’y mena la procession mais il y est arrivé du ( ...?) beaucoup de.. (fin du récit) 

Meurtre à Louroux-de-Bouble



Le 25 février 1821 Antoine Valignat, tisserand à Louroux-de-Bouble, est retrouvé étendu sur la place du village. 

La découverte a lieu quelques instants après qu’il a été renvoyé du cabaret de Jean Bousset, pour s’être battu avec d’autres clients. Soigné et transporté à son domicile, il décède quelques jours plus tard en ayant refusé de désigner son ou ses agresseurs devant la justice. Un arrangement avait probablement été passé entre les parties pour éviter les complications.
Le décès déclenche néanmoins une enquête qui cible rapidement les deux comparses protagonistes de la rixe du cabaret : Antoine Lépine, un jardiner de 28 ans et François Jeanton, un jeune meunier. C’est finalement Antoine Lépine qui est envoyé devant le tribunal et qui est condamné le 19 juillet 1821 à la peine de travaux forcés à perpétuité. 

Jacques Thuizat (1), jeune laboureur de Louroux (il est âgé d’à peine plus de 20 ans) est témoin d’une partie de la scène et fait partie des personnes citées au procès. Sa déposition est assez laconique et cache peut-être le soucis de ne pas en dire trop. Il est tout de même quasiment le premier à pouvoir discuter avec la victime après l’agression. Voici l’intégralité de la déposition :

«Jacques Thuizat nous ayant représenté la citation à lui donné pour déposer, après serment par lui fait de dire toute la vérité, rien que la vérité, enquis par nous de son nom, prénom, âge, profession et demeure, s’il est parent, allié ou domestique du prévenu et à quel degré, à répondu ci (…) Jacques Thuizat, âgé de vingt-deux ans, surnommé Barnichon, laboureur demeurant la commune de Louroux-de-Bouble, ni parent, allié, ni domestique du prévenu.

Déclare que le 21 février dernier sur les 10 heurs du soir, sortant de l’auberge de Bonjean et étant à peine entré chez Bousset, la fille Valignat arriva et le pria de l’aider à transporter chez lui son père que l’on venait d’assassiner sur la place, qu’il y fut avec Jean Jeanton de Louroux et le gendre de Valignat et le trouvèrent sans mouvement sur la place et le transportèrent chez lui, qu’il reprit connaissance mais ne put dire qui étaient ceux qui l’avaient frappé ; qu’il ne revut Valignat que le trois du courant au soir, qu’il l’a même veillé pendant la nuit qu’il passa dans le délire et il mourut le lendemain après midi ; qu’il ne sait rien de particulier sur les circonstances de cet événement que c’est tout ce qu’il a dit savoir
Lecture à lui faite de la déposition, il a dit qu’elle contenait la vérité»


(1) voir l'article sur l'ascendance d'Antoine Thuizat : ici

bibliographie / sources :
- G.MANIVIERE, Deux siècles d'affaires criminelles en Bourbonnais, 1783-1974, ? (pour une relation détaillée de l'affaire)
- AD03 série 2U92 (le détail des dépositions)



mardi 9 août 2011

Ascendance de Jeanne Combrisson


Les ascendants de Jeanne Combrisson présentés dans cet article :

Jeanne Combrisson (1726-1798)
Charles Combrisson (1696-1748), laboureur
Louis Combrisson (v.1634-1714), laboureur

Jeanne Combrisson est née le 17 octobre 1726 à Seuillet. Elle est la fille de Charles Combrisson et de Gilberte Coste. À 17 ans, elle épouse Jean Péronnet, un vigneron de Magnet. Ils s’installent ensemble à Seuillet, puis à Billy où réside déjà une grande partie de sa famille. A la fin des années 1750, il déménagent pour Saint-Rémy-en-Rollat. Entre 1745 et 1770, ils ont au moins dix enfants.
Après le décès de son mari, en 1793, elle part probablement vivre chez l’un de ses fils à Vendat.
Elle est décédée à Vendat, à l’âge de 72 ans.

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Charles Combrisson est né le 9 mars 1696 à Magnet. Il est le fils de Louis Combrisson et de Marie Fayet. A 19 ans, il épouse Gilberte Coste à Seuillet. Les époux s’installent alors comme laboureurs sur cette paroisse où ils ont 10 enfants entre 1717 et 1740. On ignore s’ils ont toujours habité au même domaine. La seule mention d’un lieu les concernant figure sur l’acte de décès de Gilberte Coste qui précise que son mari était « de son vivant » laboureur à la Motte Roussier à Seuillet. Il y a aujourd’hui à Seuillet deux lieux-dits se rapprochant de cette appellation : un simple « La Motte » et « la Motte Jalicot »
Charles est décédé à Seuillet le 16 mars 1748, à l’âge de 52 ans.



Arbre : les enfants de Charles Combrisson et de Gilberte Coste

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Louis Combrisson est né vers 1634 (1). On ne connaît aucun détail de sa vie avant la naissance de ses premiers enfants, pas même le lieu de son mariage avec Marie Fayet. On peut suivre les déplacements du couple à partir des années 1680, grâce aux actes de naissance de leurs enfants. En 1688, ils sont à Barrais-Bussolles, en 1691, à Bert, et dès 1696, à Magnet. On leur connaît pour l’instant huit enfants. Louis est qualifié de laboureur sur les actes.
Il est décédé le 24 février 1714 à Magnet, à l’âge d’environ 80 ans.

(1) Cette date est vraisemblablement très approximative. Elle est calculée à partir de l'âge annoncé sur l'acte de décès, mais ce dernier semble surévalué (naissance des derniers enfants trop tardive)

Arbre : les enfants de Louis Combrisson et de Marie Fayet